
GUYAPROBIO
Programme ADEME – Economie circulaire – Guyane
Cet appel à projet a eu pour objectif de soutenir les iniciatives et projets visant à développer l’économie circulaire en Guyane, afin de promouvoir une consommation sobre et responsable.
En zone tropicale, la faible fertilité des sols est un défi majeur pour les agriculteurs. Ce problème, d’origine naturelle, est aggravé par le climat humide, qui entraîne l’érosion et le lessivage des nutriments. L’utilisation exesive d’intrants chimiques accentue cette dégradation. Cela oblige les agriculteurs à utiliser toujours plus d’engrais chimiques, dont les coûts ont fortement augmenté (+140 % en un an) et qui doivent être importés.
Dans le cadre du programme Economie Circulaire de l’Ademe, Solicaz a porté le projet Guyaprobio, dont l’objectif était d’évaluer dans quelle mesure l’utilisation de biostimulants à base de bactéries locales du sol peut réduire l’utilisation d’intrants, notamment les engrais chimiques, tout en maintenant une production agricole optimale.

GUYAPROBIO : La réduction des engrais par l’utilisation de biostimulants bactériens locaux
Dans le cadre de la transition vers une économie circulaire, il est essentiel d’optimiser les pratiques agricoles afin de limiter l’usage des engrais chimiques tout en maintenant des rendements satisfaisants. Une solution prometteuse réside dans l’utilisation de biostimulants bactériens produits localement.
Le biostimulant développé par Solicaz est conçu à partir de bactéries indigènes de Guyane, sélectionnées et reproduites en laboratoire avant d’être réintroduites dans les sols. Ce procédé améliore la nutrition des plantes en optimisant la biodisponibilité des nutriments et renforce leur résistance aux stress abiotiques.
Le projet Guyaprobio a vise à déterminer dans quelle mesure l’usage des engrais chimiques peut être réduit tout en maintenant un rendement équivalent, grâce à l’intégration de ces biostimulants bactériens.
Objectifs du projet :
- Étudier les effets des produits biostimulants à base de bactéries du sol locales sur les rendements agricoles de certaines cultures maraîchères.
- Quantifier la part d’intrants, notamment les engrais chimiques, qu’il est possible de réduire grâce à l’application de la biostimulation bactérienne, tout en maintenant des rendements optimaux.
Méthodologie :
Quatre essais ont été menés sur des cultures maraîchères avec différentes techniques de production pour évaluer l’efficacité des solutions probiotiques. À chaque fin de cycle, les rendements ont été mesurés et comparés afin de déterminer dans quelle mesure la biostimulation bactérienne peut réduire l’usage des engrais sans affecter la productivité.

Inoculation de plants en plaque de semis

Dispositif expérimentale salade

Récolte et mesures
Quelques résultats
Expérimentation sur salade sucrine
Technique de production : Sous serre, fertilisation mixte (caca poule + NPK 12-12-24)
10 modalités testées


- La biostimulation a significativement amélioré les rendements, indépendamment du niveau de fertilisation appliqué (+37 % avec une fertilisation classique et jusqu’à +80 % avec une réduction de 60 % des fertilisants).
- Grâce à la biostimulation, il est possible de réduire d’au moins 60 % l’apport en fertilisants tout en conservant un rendement équivalent à celui de la fertilisation classique.
- Le projet visait également à évaluer l’impact économique à l’échelle des parcelles agricoles et du territoire guyanais, révélant un retour sur investissement de 45 %.



Restitution des résultats aux agriculteurs ayant participé aux expérimentations
Conclusion : une voie vers des pratiques agricoles durables
Le projet Guyaprobio pourrait offrir une alternative viable à la fertilisation chimique en montrant que l’utilisation de biostimulants à base de microorganismes locaux peut réduire l’usage des engrais, tout en préservant ou même améliorant les rendements des cultures maraîchères. L’avenir de l’agriculture pourrait ainsi passer par une intégration plus large de ces solutions probiotiques, réduisant les coûts des intrants et limitant l’impact environnemental des pratiques agricoles actuelles.